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4 idées reçues sur les enfants adoptés.

adoption enfant

La plupart des gens ont une vision biaisées de l’adoption. De l’épopée fantastique qui se termine bien au drame avec ses prédictions pessimistes, la réalité est bien plus nuancée. Voici donc les 4 idées reçues, complètement fausses, sur des enfants adoptés.


⚠ Cet article est principalement inspiré du travail de recherche de Nancy Newton Verrier, psychologue clinicienne et mère adoptive. La touche personnelle est issue de mon expérience en tant qu’adopté moi-même, et des personnes que je rencontre en consultation en tant que psychopraticien. Chaque sujet englobe une généralité sans pour autant la conditionner ; l’humain étant complexe, chaque vécu est différent. Je vous invite donc à prendre du recul puis ne garder que ce qui vous parle. Bonne lecture !


1/ Le bébé n’a pas de conscience :

enfant adopté

Avant, les professionnels de santé s’imaginaient que le bébé ne comprenaient rien puisqu’il n’avait pas entièrement terminé son développement cérébral. On pouvait conclure qu’il ne remarquerait pas la substitution de sa mère de naissance avec une mère adoptive, que tout ce qu’il s’est passé avant l’adoption serait trop lointain pour lui ; qu’il ne s’en souviendrait pas et que ça ne laisserait aucune trace.

Les recherches en neuroscience et psychologie pré-natale ont démontré au fil des années le contraire : Le bébé a bien une conscience dés la fin de la formation de son cerveau (intra-utero). C’est d’ailleurs en cette période de vie que le plus de connexions synaptiques se forment et gardent la trace mnésique de chaque expérience.

Les connexions qui ont le plus de chance d’être conservées à l’avenir, sont celles qui auront été le plus utilisées, à savoir les conditionnements émotionnels (mécanismes de défense). C’est pour cette raison que l’adopté gardera des souvenirs non-conscients (en mémoire implicite) de son traumatisme, à tout âge.

2/ Les enfants adoptés doivent être reconnaissants :

famille adoptive

Même si l’enfant adopté a peut-être échappé a la famine, la pauvreté, la maladie ou à une famille biologique maltraitante, il n’a en aucun cas à se sentir reconnaissant de sa famille adoptive concernant son adoption.

L’adoption est souvent motivée par la conséquence d’un couple infertile. Les conjoints renoncent à concevoir un enfant, fruit de leur amour, ensemble. Cependant, ils veulent vivre l’expérience de la parentalité. Alors pourquoi demander à l’enfant d’être reconnaissant ? Comment auraient-ils fait si la procédure d’adoption n’avait pas été possible ?

C’est donc plutôt aux parents adoptifs d’être reconnaissantes envers la procédure d’adoption. Ils peuvent être reconnaissant envers l’enfant de simplement d’exister, qui leur permet en plus de vivre leur parentalité. Cette reconnaissance contribuera au développement de la confiance au sein de la famille adoptive.

Du point de vue de l’adopté, le bébé n’a pas décidé d’être séparé de sa mère biologique. C’est une décision qui a été prise par les adultes. Donc l’enfant adopté est à mettre en dehors de la question de reconnaissance.

3/ Tous les adoptés sont à plaindre :

Tous les adoptés sont à plaindre

Cette troisième idée reçue est due à la réaction de certaines personnes quand un adopté leur annonce qu’il a été adopté. Souvent l’adoption est vue comme une histoire triste, car elle fait échos à une blessure « universelle » : la blessure d’abandon.

Malheureusement, la plupart des personnes sensibles ont l’habitude de projeter leurs émotions (comme les adoptés) sur le fait d’être abandonné par sa propre mère, ou d’en avoir été séparé. Elles croient que ça doit être systématiquement « dur » d’être un adopté et qu’il doit avancer tristement dans sa vie.

En vérité, chaque adopté gère son traumatisme (la blessure primitive) à sa manière. Certains ont du mal à le gérer et se sentent en effet « bloqués » dans la répétition de schémas « toxiques » pour eux. D’autres au contraire, trouvent des moyens « sains » pour le gérer au quotidien. Ces derniers avancent aussi bien dans la vie que des personnes non-adoptées.

4/ L’enfant oubliera d’où il vient :

adopté brésil

Un enfant adopté peut oublié seulement d’une manière consciente d’où il vient, surtout si la famille adoptive ne l’informent pas de son adoption. Mais la vérité finit toujours par faire surface. Pour plusieurs raisons :

-Même si l’enfant ressemble physiquement à ses parents adoptifs, il n’aura pas la sensation d’un reflet génétique complet.

-Il aura un sentiment d’inadaptation au sien de la famille.

-Il ressentira les émotions de sa mémoire implicite sans pouvoir les expliquer.

L’enfant ressent. Johanne Lemieux, conférencière Québécoise,  parlait d’OMNI : Objet Manquant Non-Identifié. C’est quelque chose qui sera ressenti par l’adopté. Quelque chose qui ne disparaîtra sous aucun « dictât » imposé par la voie consciente. Un retour aux sources sera donc inévitable, que ce soit tôt ou tard au cours de la vie.

Que faire de ces idées reçues ?

Simplement d’en prendre le contre-pied :

enfant adopté

Un bébé a en effet une conscience.

Un bébé enregistre tout du point de vue émotionnel et du ressenti. Si vous vous sentez stressé(e), il y a de fortes chances qu’il le ressente même s’il ne donne pas l’impression d’en être particulièrement affecté ; tout se passe à l’intérieur. Donc, apprenez à organiser votre vie de manière à vous sentir bien pour donner les meilleures conditions de développement à votre enfant.

Un enfant adopté n’a pas à être plus reconnaissant qu’un autre.

Si vous êtes parents, c’est parce que vous avez désiré faire l’expérience de la parentalité, pas celle du secouriste humanitaire. Si ce n’est pas déjà fait, je vous conseille de voir cet article sur le syndrome du sauveur. Votre enfant n’a pas a ressentir la pression d’être reconnaissant. Cela ajoute de la culpabilité en permanence, accentuant l’anxiété qu’il ressent sûrement déjà. Ceci peut avoir des conséquences néfaste dans ses relations futures. Aimez donc cet enfant pour ce qu’il est en tant qu’être humain, simplement.

Tous les adoptés ne sont pas à plaindre.

Certains vivent très bien leur adoption, d’autres la vivent mal et d’autres ne sont pas prêts à en parler. À chacun son rythme. Si vous n’êtes pas adopté et que vous en rencontrez un, commencez par le regarder avec un regard neuf, sans préjugés. Les adoptés ne sont pas tous des rescapés de guerre ou plus à plaindre que la moyenne. Fiez-vous, comme pour la plupart des gens, à votre ressenti sur ce que la personne vous dit et exprime en face de vous. Ainsi, vous aurez les indices les plus fiables.

L’enfant n’oublie pas d’où il vient.

L’adulte lui par contre peut faire semblant. Ceci dit, la plupart des adoptés savent qu’ils ont une histoire particulière, de par leur pays et famille d’origine et le fait qu’ils se soient intégrés à leur pays actuel. C’est une illusion de croire qu’on peut faire une sorte de « lavage » de cerveau. Cette particularité reste toujours dans un coin de la tête. Donc, si vous êtes parents, laissez votre enfant libre de choisir quand il voudra retourner dans son pays d’origine.

Conclusion :

Même si ce blog vous montre le côté souffrant de l’adoption, il ne reflète pas la totalité des cas. Il y a des adoptions « heureuses » qui se passent bien aussi. Pour les autres familles, elle peut le devenir si on comprend son enfant et ajuste la dynamique relationnelle qu’on a avec lui.

Si c’est compliqué pour vous, je suis disponible sur l’annuaire thérapeute si vous le souhaitez.

Jocelyn Le Guen

Prenez soin de vous.

Jocelyn Le Guen


Mots clés : enfant adopté, adopté, parents adoptifs, adoption, famille adoptive, famille biologique, blessure primitive

2 réflexions sur « 4 idées reçues sur les enfants adoptés. »

  1. Petite précision : c’est le couple qui est infertile, pas uniquement la mère…

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