Tous les adoptés n’ont pas la chance d’avoir accès à leur dossier d’adoption ou à ce qui concerne leur naissance. J’ai accès au mien, je m’y suis donc plongé enfin. Le problème est plus ce que je n’y trouve pas.
Comment je me suis plongé dans mon dossier d’adoption ?
Longtemps boudé :
Je crois que c’est à mes 18 ans, lorsque j’ai du choisir la nationalité française ou brésilienne que mes parents m’ont dit que j’avais tous les papiers de ma naissance dans le grenier. Mais qu’hélas, il n’y avait aucune informations sur mes parents biologiques.
Je les croyais. D’ailleurs ils me proposaient même de jeter un œil sur mon dossier d’adoption si je le voulais. Mais je n’avais pas spécialement envie de mener une enquête. Je disais que je n’avais pas le temps de me pencher là-dessus. Que si je m’y mettais “ça n’en finirait pas”. Je savais que j’investirai du temps et de l’énergie. Et je pense que par facilité et par déni j’ai préféré repousser cette recherche à plus tard. Peut-être n’étais-je pas prêt.
Une initiative « pré-personnelle » :
C’est donc presque 10 ans après, que je décida d’y revenir malgré moi. Ma petite amie de l’époque avait la fâcheuse tendance de fouiller dans les papiers, surtout ceux qui étaient cachés.
C’est en traînant des pieds que je la laissa fouiller mon dossier d’adoption qui avait été déplacé dans le bureau de mes parents. J’y découvris donc pour la première fois l’aventure que ça avait été pour mes parents adoptifs : l’infertilité de ma mère, les démarches d’adoption envoyé aux 4 coins de la France et de la Terre, les lettres de demande et leurs refus… J’y découvris même qu’après mon adoption ils voulaient adopter une coréenne en plus !
Sans succès hélas… Je pris en photo le certificat de naissance, celui sur lequel il y avait le nom de témoins de naissance, mais pas des parents : leurs noms étaient “ignorados”. Nous rangeâmes tout.
Quelques mois plus tard, suites à certains événements qui ont fait que je me suis intéressé à la question, je demanda à mes parents de me donner le dossier. Ils avaient regroupé tous les papiers me concernant dans un petit dossier (celui que vous voyez en photo). En effet il y avait tout. Dont le certificat que j’avais pris en photo.
Trouver le bon interlocuteur :
J’avais fait des recherches ; à qui m’adresser pour retrouver la trace de mes parents de naissance (surtout celles de ma mère). J’avais soit le CNAOP (qui peut rouvrir un dossier d’adoption mais dont le délais de traitement est incertain) ou les associations d’adoptés en France et qui sont en contacts avec des associations brésiliennes, pour les voir cliquez ici.
J’ai donc décidé d’envoyer mon dossier (des scans) à l’une d’entre elles. Les retours que j’ai eu était :
-Soit trouver l’adresse email du tribunal de la ville dans laquelle j’ai été adopté, et leur envoyer un mail pour avoir plus d’informations (peut-être le nom de ma mère)
–Soit me rendre directement là-bas (donc à Campina Grande) et de prendre rendez-vous au tribunal pour leur demander d’accéder à mon dossier.
Pour l’instant je rédige l’email. Le président de l’association Rompendo o silêncio m’aidera à la traduire en Portugais afin de bien faire les choses. Sinon, j’irai au tribunal lors de mon voyage au Brésil, prévu pour l’été 2017.
Conclusion :
J’ai bien fait de retrouver mon dossier d’adoption. Je ne sais pas quelles découvertes je vais faire, mais j’ai le sentiment qu’il est indispensable pour moi d’éclairer ces points que j’ai toujours préféré garder dans l’ombre. Souvent c’est à l’âge adulte qu’on revient vers la recherche de Soi et donc de notre adoption. Ce que je fais là n’a alors rien d’étonnant.